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Comment placer un micro en enregistrement ?commenter news la boite noire du musicien

Les secrets pour le choix et le placement d'un microphone en enregistrement.

Contribution : Bobby Owsinki
 
Alors qu'il est courant de lire des débats sur des techniques de prise de son selon les situations rencontrées, il existe également une autre manière d'aborder le sujet, en se basant sur quelques principes de base, que l'on pourra utiliser dans n'importe quelle situation. Avant de passer à cette étape, commençons par choisir le bon micro. Bobby Owsinki, auteur de la série de vidéos en ligne sur le site Lynda.com «  Audio Recording Techniques » (Techniques d'enregistrements audio) et « The Audio Mixing Bootcamp » (Le camp d'entraînement du mixage audio) nous éclaire à ce sujet.
 
Voyons comment cela se présente.

Choisir le bon micro.

Il y a certains micros qui fonctionnent correctement dans beaucoup de situations, cependant, aucun micro ne pourra être idéal dans tous les cas de figures. Au contraire, posséder beaucoup de micros différents est un atout car, grâce aux différents types de capsules, de directivités et de sensibilités, on pourra obtenir un panel de sons bien plus riche et équilibré pour le mix final.

On admet que la plupart des ingénieurs du son se basent sur leur expérience lorsqu'ils choisissent leurs microphones, mais leurs préférences s'appuient sur des raisonnements logiques. Il y a certains principes à prendre en compte lorsque l'on sélectionne un microphone avec lequel on souhaite enregistrer.

Est-ce que le microphone vient compléter l'instrument que l'on enregistre ?

En l'occurrence, si on a un instrument criard et que l'on choisit un micro ayant une bosse dans les mêmes fréquences, on obtiendra bien trop d'aigus et hauts mediums sur cette piste lors de notre enregistrement. On préférera donc un micro avec des caractéristiques plus douces, comme un micro à ruban. On comprend mieux pourquoi les micros à ruban fonctionnent si bien sur les cuivres, par exemple.
 

Est-ce que le micro sera surchargé par la source ?

Certains micros ne peuvent pas supporter les fortes pressions acoustiques sans générer de saturation du signal. C'est pour cette raison que la plupart des micros à ruban ou beaucoup de micros à condensateurs ne sont pas appropriés pour la reprise d'une caisse claire si le batteur possède une frappe puissante. Il est donc important de considérer à juste titre le volume de la source sonore ciblée lorsque l'on choisit un micro.
 

Est-ce que le micro possède la bonne directivité pour mon utilisation ?

La directivité  est à prendre en compte lorsque l'on sélectionne un micro. Dans certains cas, la « repisse » des autres sources sonores ne sera pas à négliger et il faudra potentiellement essayer un micro ayant une directivité plus resserrée, hypercardioïde, par exemple. Si l'instrument que l'on souhaite reprendre rayonne dans de multiples directions (ex: accordéon, dulcimer, basson...), une directivité omnidirectionnelle fera probablement des merveilles. A contrario, il ne faut pas non plus se fier uniquement à la directivité pour le choix d'un micro.

Est-ce que l'effet de proximité pose problème ? 

Si l'on effectue une prise de son de proximité, est-ce que le renfort de graves provoqué par l'effet de proximité avec un micro cardioïde ne va pas trop changer le son ? Si c'est le cas, il peut être intéressant d'essayer le même placement avec un micro omni, ou au moins reculer un peu le micro de la source.
 
 
Maintenant que nous avons abordé certains des paramètres qui vont nous permettre de sélectionner un microphone, le positionnement est la prochaine étape qui aura un impact sur le son que l'on va reprendre. Regardons cela de plus près. 

Les secrets du placement de micro. 

Trouver rapidement le placement optimum d'un micro est probablement l'une des qualités primordiales pour un ingénieur du son. Il est important de toujours faire confiance à ses oreilles et de commencer par écouter comment sonne la source sonore que l'on souhaite reprendre, trouver le bon endroit et commencer par y placer son micro. Si l'on n'aime pas le son obtenu, il faut alors bouger le micro ou en changer. L'action sur l’égaliseur ne doit intervenir qu'à la dernière étape.
 
Les micros ne peuvent en effet pas être placés à l'aveugle, c'est une erreur que l'on voit bien trop souvent. C'est pourquoi il est important d'écouter l'instrument avant d'effectuer le placement du micro et de trouver l'endroit où le rendu sonore sera le plus équilibré et représentatif de l'instrument, ou l'endroit « idéal ».

Comment trouver la position idéale ? 

  • En fonction de la directivité de la capsule que l'on utilise, il faudra évaluer comment sera capté le son que l'on entend. Voici quelques astuces sur la façon de procéder :
  • Pour placer correctement un microphone omnidirectionnel, il faut se boucher une oreille et écouter. Bouger autour du musicien ou de la source sonore jusqu'à ce que l'on trouve l'endroit où les fréquences de l'instrument soient les mieux équilibrées et placer le micro à cet endroit.
  • Pour placer un microphone cardioïde, il faut se boucher une oreille, placer sa main derrière l'autre oreille et écouter. Bouger autour du musicien ou de la source sonore  jusqu'à ce que l'on trouve l'endroit où les fréquences de l'instrument soient les mieux équilibrées.
  • Pour un couple stéréo, placer ses mains derrière les deux oreilles. Bouger autour du musicien ou de la source sonore jusqu'à ce que l'on trouve l'endroit où les fréquences de l'instrument soient les mieux équilibrées.

Le son à la source

Contrairement à ce que beaucoup pensent, le fait d'être équipé d'un matériel d'enregistrement performant ne garantit pas des bonnes prises de son. Le problème étant qu'il n'est pas réellement possible de déterminer l'importance de chaque élément de la chaîne d'enregistrement pour obtenir une bonne prise de son, tant chaque situation est unique, même au sein d'un même projet. Cela dit, on peut malgré tout admettre les fondamentaux suivants :
  • Le musicien et son instrument contribuent à au moins 50% du son global (parfois plus, parfois moins, mais cela reste toujours la plus grande part). Pour faire simple : tout est dans les doigts ! (ou l'embouchure, ou les cordes vocales, etc....)
  • La pièce contribue à 20% du son global. Même en prise de son de proximité, la pièce joue un rôle dans le son bien plus important que ce que peuvent penser bon nombre d'ingénieurs du son. 
  • Le placement du microphone contribue à 20% du son global. Le placement s'apparente à une égalisation acoustique et détermine la façon dont l'instrument va s'intégrer au morceau.
  • Le choix du micro contribue à 10% du son global. C'est la touche finale qui permet d'obtenir un bon son.
 
Si quelque chose ne sonne pas bien, il y a plein de choses à rectifier avant de toucher à l'EQ. Il faudra alors tenter des modifications dans l'ordre suivant :
 
1. Changer la source si possible (l'instrument que l'on souhaite reprendre)
2. Changer le placement du micro
3. Changer le placement dans la pièce
4. Changer le micro
5. Changer le pré-amplificateur
6. Modifier le taux de compression et/ou de limiter (du minimum au maximum)
7. Changer de lieu de prise de son
8. Changer de musicien
9. Revenir un autre jour et essayer à nouveau
 

Placement de micro : principes de base

Au lieu d'avoir des idées arrêtées sur les placements de micros en fonction de l'instrument, voici quelques recommandations qui fonctionnent dans presque toutes les situations :
  • L'une des raisons de la prise de son de proximité est d'éviter la captation des autres instruments environnants, afin que l'ingénieur du son puisse gérer l’équilibre de son mix plus facilement. Si c'est possible, essayer de reculer le micro de la source pour permettre au son de se développer et d'être capté plus naturellement.
  • Le placement de micro idéal ne peut pas être prédéterminé, on doit le trouver. On peut bien entendu commencer par un placement qui a fonctionné sur d'autres prises de son, mais il faut s'attendre à devoir expérimenter d'autres positions, car chaque situation est différente. Le morceau, les arrangements, le musicien, l'instrument, le matériel d'enregistrement, toute la chaîne du signal va influencer le son final et les chances sont grandes pour qu'au moins un de ces paramètres ait changé depuis votre dernière session d'enregistrement.
  • Même si la pièce a une influence notable sur le son, commencez par les micros un peu éloignés en premier, quite à ajouter d'autres micros plus en proximité en soutien. 
  • L'effet de proximité se situant entre 80 Hz et 500Hz, on comprend pourquoi beaucoup d'ingénieurs du son coupent ces fréquences sur de nombreuses sources. Si plusieurs micros sont utilisés en prise de proximité, ils vont tous être sujets à l'effet de proximité et il faudra s'attendre à un excès de ces fréquences dans le mix final. C'est une raison supplémentaire pour utiliser différents types de micros, avec différentes directivités, afin de limiter l’impact de l'effet de proximité.
  • Le gros son est en effet plus impressionnant qu'un son naturel, mais ne doit pas nécessairement être à un niveau sonore élevé. Une des manières d'obtenir un gros son est d'enregistrer une source qui joue moins fort que le volume auquel l'enregistrement sera probablement écouté. C'est pourquoi une guitare électrique jouée sur un ampli de 5 watts avec un haut-parleur de 8 pouces peut parfois sonner plus grosse qu'avec un stack Marshall de 100 watts.
 
Les recommandations ci-dessus peuvent être utilisées dans n'importe quelle session d'enregistrement pour vous permettre d'obtenir un son bien au-delà des idées reçues sur les placements de micros. Bon enregistrement !
 
A propos de Bobby Owsinki : Il est l'auteur de 16 livres sur l'enregistrement, la musique, le marché de la musique et de quelques tutoriels vidéos remarquables sur Lynda.com, dont «  Audio Recording Techniques » (Techniques d'enregistrements audio) et « The Audio Mixing Bootcamp » (Le camp d'entraînement du mixage audio).
 
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