Premier coup d’œil

Résultat de 3 années de R&D et d’innovations dans le numérique et l’analogique, Peak, le nouveau synthétiseur polyphonique Novation, présente une construction analogique-hybride à 8 voix pour un total de 24 oscillateurs avec filtre multimode, distorsion analogique  effets numériques.

Mieux que le meilleur des deux mondes !

Légende de la synthèse sonore, Chris Huggett a conçu Peak en privilégiant une idée maîtresse : créer le meilleur synthé que Novation ait jamais produit. Le concept étant de combiner la synthèse analogique Novation (issue du Bass Station II) à l’architecture numérique du futur.

Bien que la synthèse analogique présente de vrais avantages par rapport au numérique, une fabrication uniquement analogique aurait limité la facilité et la souplesse d’utilisation du synthétiseur. Mais d’un autre côté, la technologie numérique ne connaît pas de limites : les modules numériques deviennent toujours plus performants et puissants que leurs prédécesseurs.

Une conception hybride analogique/numérique a vraiment du sens pour les synthétiseurs modernes. C’est leur réponse non-linéaire qui fait la magie des circuits analogiques, explique Nick Bookman, ingénieur hardware Novation. Mais le numérique apporte bien plus de flexibilité et de contrôle quand il s’agit des oscillateurs, de la modulation et des effets. D’un côté, les circuits analogiques sont responsables de la chaleur et du caractère des filtres, des VCA et des distorsions du Peak. De l’autre, la technologie numérique apporte le contrôle, la précision audio et le traitement complexe nécessaire au routing, à la modulation et aux effets.

Pour résumer, Peak réunit le meilleur de l’ancien et du moderne : un véritable hybride. Mais, pour autant, l’objectif était de réaliser un synthétiseur vraiment nouveau, un instrument supérieur à la somme de ses composantes (analogiques et numériques). L’étape suivante  : une bonne dose d’innovation à l’ancienne.

Découvrez les 10 tutoriaux sur le Novation Peak

Le FPGA : de la haute voltige

Au cœur du Peak se trouve un processeur puissant, le FPGA (circuit logique programmable). Contrairement aux DSP traditionnels qui fonctionnent le plus souvent par paires voire davantage, le FPGA se constitue d’une unique puce dans laquelle de nombreuses fonctions peuvent être implémentées — des oscillateurs jusqu’à la matrice de modulation. Avantage majeur d’un FPGA : il fonctionne à des fréquences bien plus élevées que les DSP, ce qui a un impact direct sur les performances et le résultat sonore.

Chacune des 8 voix de Peak comporte un convertisseur numérique-analogique (DAC) indépendant. Ces DAC sont suréchantillonnés à plus de 24 MHz (24 millions de fois par seconde), en utilisant un simple filtre RC (résistance-condensateur) sur leur sortie analogique. En soi, ce n’est pas une nouvelle technologie, mais leur intégration dans le FPGA a permis de développer une conception singulière pour obtenir une synthèse optimale de la forme d’onde. Comme la plupart des synthétiseurs virtuels utilisent des puces DAC discrètes, limitées à des fréquences d’échantillonnage de 48 kHz ou peut-être de 96 kHz, ils souffrent souvent de problèmes d’aliasing, notamment lors de la synthèse des fréquences les plus élevées. Le Peak, lui, peut générer des formes d’onde à une fréquence de suréchantillonnage jusqu’à 512 fois plus élevée, ce qui garantit des formes d’onde pures à toutes les fréquences, sans artefact, quelle que soit la modulation du pitch.

Le nouvel oscillateur Oxford

La mise en oeuvre du FPGA a permis l’avènement d’un nouveau type d’oscillateur — l’oscillateur Oxford — dont la conception découle d’un principe analogique. Les formes d’ondes brutes du Peak sont générées grâce à une architecture, conçue et réalisée par Chris Huggett, qui tire profit de deux techniques : les oscillateurs contrôlés numériquement (NCO) d’une part et les tables d’ondes d’autre part.

Les formes d’onde en dents de scie, à largeur d’impulsion et en triangle sont créées à l’aide de ces oscillateurs à commande numérique (NCO). Il est à noter que l’onde en dents de scie peut être multipliée et désaccordée sur le FPGA, engendrant dès lors une « triple scie » épaisse et harmoniquement riche. Les oscillateurs peuvent également former des formes d’ondes basées sur les tables d’onde, y compris 2 types d’ondes sinusoïdales. Sur un synthétiseur traditionnel à base d’onde numérique, les formes d’onde sont « bornées » avant d’être stockées dans la table afin d’éviter les alias indésirables. Avec le design « New Oxford Oscillator », il n’est plus nécessaire de limiter les bandes : le suréchantillonnage extrême repousse le problème d’aliasing hors du spectre audio, permettant dès lors au Peak d’utiliser des formes d’onde mathématiquement pures.

Le New Oxford Oscillator peut également charger 17 tables personnalisées de 5 formes d’onde chacune. Le bouton « Shape Amount » de chaque oscillateur — qui contrôle la largeur d’impulsion et la forme de la scie des ondes analogiques — évolue entre les 5 formes d’onde dans la rangée de tables d’onde active et peut être modulé par les Lfo1 et Env1, directement en façade du synthé.

Grâce à la conception même du NCO, le pitch reste stable : Peak ne sonne jamais faux. Mais il ne faut pas oublier que l’instabilité de l’analogique a un impact énorme sur le caractère d’un synthé. Les sonorités chaleureuses et riches sont souvent l’effet collatéral d’oscillateurs légèrement désaccordés ou fluctuants. Ainsi, en utilisant des algorithmes spécifiquement conçus — dénommés « drift » et « divergence » — Peak imite la réponse des oscillateurs analogiques en introduisant une légère variation de hauteur, aléatoire, et un décalage par voix, reproduisant ainsi les imperfections et la variance des VCO en cas de besoin pour créer ainsi une sensation analogique vraiment convaincante.

Contrôle haute résolution et matrice de modulation

Les concepteurs de synthés savent depuis un certain temps que la mise en oeuvre d’une matrice de contrôle et de modulation en analogique est coûteuse et peu pratique. Mais il existe sans conteste des avantages sonores à utiliser la tension de contrôle analogique pour le paramétrage, grâce à sa nature lisse et transparente. Les synthétiseurs basés sur un DSP ont mauvaise réputation — parfois justifiée — en raison de la faible définition du contrôle des paramètres : les pas indésirables entre les valeurs des paramètres posant d’importants problèmes collatéraux, sans compter le retard provoqué par le temps de traitement des DSP traditionnels. Les traitements par FPGA éliminent ces problèmes et ouvrent de nouvelles perspectives sonores.

La plupart des synthétiseurs numériques utilisent, pour tous leurs contrôles, des CC Midi standard 7-bits, ce qui entraîne parfois un « démarrage » audible des paramètres, surtout dans les mouvements de filtre à haute résonance ou les changements de vitesse des Lfo. Peak utilise des contrôles avec une résolution 8-bits pour le réglage de l’oscillateur, le seuil de filtrage, la vitesse du Lfo et les niveaux de mixage, fournissant des balayages de filtre qui conservent la délicatesse de l’analogique, des réglages de Lfo et des changements de niveau et de pitch.

La modulation est l’un des domaines les plus importants de tout synthétiseur. Généralement, il est préférable d’offrir autant d’options que possible pour une flexibilité maximale. La matrice de modulation généreuse du Peak le permet. Cette matrice de modulation à 16 emplacements donne pour chacun d’eux jusqu’à 2 sources sur les 17 possibles. Chacun des 16 emplacements peut être acheminé vers l’une des 37 destinations en valeurs positives ou négatives. Les routings Lfo offrent également des options bipolaires et unipolaires.

La flexibilité sonore du Peak réside dans sa capacité à moduler le signal audio. En plus des oscillateurs, les sources de modulation (Lfo, enveloppes) sont implémentées au coeur du FPGA au taux du suréchantillonnage. Par conséquent, les Lfo du Peak peuvent fonctionner jusqu’à 1,6 kHz — un niveau bien plus élevé que ce qu’on trouve habituellement.

Le filtre

Les circuits analogiques sont difficilement égalables dans le domaine du filtrage, en raison de la nature complexe de l’interaction entre le gain d’entrée, le seuil de coupure et la résonance. Aussi puissants que peuvent être les FPGA et les New Oxford Oscillators, les filtres de Peak sont néanmoins 100 % analogiques. Les 8 filtres analogiques multimodes résonnants (1 par voix) sont basés sur le filtre du Bass Station II, mais avec une résonance accrue et dotés de la fonction « keytracking » (qui ouvre le filtre au gré de la tessiture).

Le filtre peut être commuté en modes passe-bas, passe-haut et passe-bande, avec le choix des pentes de coupure : 12 dB et 24 dB/octave. Le Lfo1 et l’osc3 sont câblés comme sources de modulation, leurs profondeurs se montrant directement accessibles à partir de la section Filtre. Le contrôle « env depth » applique la modulation à partir des enveloppes « amp » ou « mod 1 ». Les filtres peuvent également avoir la même « divergence » appliquée aux oscillateurs, pour obtenir un subtil décalage aléatoire par voix.

Distorsion analogique

Peak est très bien pourvu question distorsion. Chaque filtre possède sa propre distorsion analogique pré et post filtre. La quantité de distorsion du préfiltre appliquée se détermine à l’aide du bouton « filter overdrive », et la distorsion postfiltre est ajustée dans le menu. Une distorsion globale appliquée à la sortie master est accessible via le bouton « distortion level ».

Mixer & VCAs

La section Mixeur du Peak offre de quoi régler le niveau des 3 oscillateurs et du générateur de bruit filtré. Elle dispose également d’un bouton dédié pour appliquer la modulation en anneau entre les oscillateurs 1 et 2, et d’un potentiomètre pour le gain VCA ainsi que le nivellement de l’amplificateur avant le filtrage et les effets.

Animate & Arpégiateur

« Animate » est une fonction familière aux utilisateurs des MiniNova et UltraNova. Les boutons Animate fonctionnent en modes temporaire ou verrouillé (attente) et peuvent être sélectionnés comme source dans la matrice de modulation avec jusqu’à 16 routings simultanés par pression. Les réglages de profondeur peuvent être déterminés dans le menu, ce qui permet à l’utilisateur de modifier radicalement le son du Peak en appuyant sur un seul bouton. (Les pédales peuvent également être utilisées pour déclencher des fonctionnalités d’animation.) À l’instar de la plupart des synthés modernes, Peak comporte un arpégiateur intégré, doté en l’occurrence de 7 modes et d’une longueur de gate réglable pour une plage de 6 octaves. Avec 33 variations rythmiques, une résolution et une oscillation variables — le tout synchronisé à un tempo interne ou externe —, il devient source d’idées et d’énergie musicale.

Effets numériques

Peak présente 3 effets numériques : réverbe, délai et chorus, tous générés par le FPGA à une fréquence d’échantillonnage supérieure à 90 kHz. La réverbération se révèle particulièrement impressionnante car elle intègre une modulation et un filtrage aux accents riches et chaleureux. L’étage de conversion des circuits analogiques vers les effets numériques, et inversement, s’effectue via un jeu de DAC/ADC (convertisseurs NA-AN). Un bouton de bypass désactive les 3 effets — si les effets ne sont pas utilisés, les convertisseurs n’entrent pas en jeu.

Attributs physiques

L’apparence, l’encombrement réduit et les attributs physiques de Peak affirment son caractère bien trempé. Il est important pour les producteurs de studio de n’avoir (ou de n’utiliser) qu’un seul clavier principal tandis que les artistes sur scène apprécient de garder leur configuration sous contrôle global. L’absence de clavier donne également à l’utilisateur une liberté maximale de choix quant à la façon de déclencher les sons du Peak : il peut choisir d’utiliser un Launchpad Pro, par exemple, plutôt qu’un contrôleur aux dimensions standard.

Les flancs en bois peuvent être retirés pour permettre l’installation de Peak sur son support optionnel grâce à un système d’attache par vis. Le support en aluminium moulé offre deux orientations possibles, chacune présentant Peak sous un angle différent, mais toujours avec une hauteur suffisante pour le positionner au-dessus d’un clavier-maître.

La connectique du panneau arrière de Peak arbore des prises jack (1/4 de pouce) pour les sorties audio principales. Pour ce qui est de l’interfaçage avec les tensions de contrôle analogique, Peak recèle une entrée CV externe de 1/8 de pouce qui peut suivre les signaux de tension de commande 0-5 volts à des taux jusqu’à 1,2 kHz pour le contrôle modulaire externe. En outre, les 2 entrées Pedal 1-2 peuvent accueillir une pédale d’expression ou de sustain.

Peak représente le summum de la technologie de synthèse Novation. Bien qu’il soit à la pointe de l’innovation et représente l’avenir, il est enraciné dans son histoire, avec des incursions dans les classiques de Novation tels que le Bass Station ou le SuperNova. On peut honnêtement affirmer que grâce au nouvel oscillateur Oxford, Peak sait créer aussi parfaitement toutes les sonorités classiques de l’analogique qu’une infinie variété de sons numériques complexes. Voilà pourquoi il représente le meilleur synthé que Novation ait jamais commercialisé — la puissante addition de techniques de synthèse qui se révèle bien supérieure à la somme de ses composants. Peak est un instrument très musical qui inspire. Il saura accompagner les plus audacieux des musiciens bien au-delà des sentiers battus pour explorer de nouveaux horizons sonores

Spécifications :

  • 42 boutons de contrôle
  • 8 faders de 35 mm
  • 1 volume
  • 2 encodeurs
  • 6 boutons de fonction
  • 2 boutons animés + hold
  • Écran Oled
  • Sécurité Kensington
  • Commutateur d’alimentation
  • Connecteur d’alimentation
  • Port USB
  • Midi In/Out/Thru
  • 2 jacks 3.5 mm pour le contrôle externe
  • Jack 3.5 mm pour CV in
  • Jacks 6,35 mm x2 pour les sorties LR
  • Jack 6,35 mm pour la sortie casque
  • Châssis métal avec flancs en bois

Moteur de synthèse :

  • 8 voix de polyphonie
  • Mono-Timbral
  • Par voix :
  • 3 oscillateurs
  • 1 générateur de bruit
  • 1 modulateur en anneau
  • 2 LFO
  • 1 enveloppe d’amplification et 2 enveloppes de modulation
  • 1 filtre

Formes d’ondes :

« Sine », « tri », « sawtooth », « square »/« pulse » + 17 tables d’ondes de 5 formes d’ondes par rangée

Filtre :

  • 1x filtre « OTA » (ampli-op à transconductance) par voix
  • Pentes de 12 et 24 dB par octave
  • Low-pass/band-pass/high-pass
  • Overdrive pré filtre
  • Distorsion post filtre

Modulation :

  • 16 slots de modulation par patche
  • Chaque slot dispose de 2 sources vers 1 destination

Sources de modulation (17)  :

  • Direct (depth)
  • « Modulation wheel »
  • Aftertouch (polyphonique et par canal)
  • Pédale d’expression 1
  • Pédale d’expression 2
  • Vélocité du clavier
  • LFO1 positive
  • LFO1 bipolaire
  • LFO2 positive
  • LFO2 bipolaire
  • Enveloppe d’ampli
  • Enveloppe de modulation 1
  • Enveloppe de modulation 2
  • Animate 1
  • Animate 2
  • CV mod, entrée avec bipolarité

Destinations de modulation (37) :

  • Fréquences d’oscillateur 1-3, « v-sync level », « shape amount » et « level »
  • Niveau de source de bruit
  • Niveau de sortie du « Ring modulator »
  • Niveau de sortie du synthé
  • Overdrive de filtre drive, distorsion, fréquence de coupure et résonance
  • Fréquences des LFO 1 et 2
  • « Amp env »/« mod env 1 »/« mod env 2 attack », « decay » et « release »
  • « FM Osc 1 -> osc 2 », « osc 2 -> osc 3 », « osc 3 -> osc 1 » et « noise -> osc 1 »
  • Osc 3 -> fréquence de coupure
  • Noise -> fréquence de coupure

Effets :

  • Distorsion analogique
  • Chorus : 3 types
  • Délai avec « delay sync »
  • Réverbe : 3 types

Divers :

  • Arpégiateur avec « key latch » 33 patterns
  • Patches : jusqu’à 512 en interne (livré avec 256 patches d’usine)
  • Glide

Compatibilité :

  • Ableton Live Lite 9 inclus
  • USB-MIDI

Alimentation :

  • Consommation 12V DC 1A
  • Dimensions : 233 mm x 464 mm x 70.5mm

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