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Atténuateurs de puissance ... Rien que du vent ?commenter news la boite noire du musicien

Apparus au début des années 80, les atténuateurs de puissance (ou Power Soak) sont longtemps restés des dispositifs dont l’évolution n’a pas connu de grands bouleversements. Cela est peut-être au fait que les avantages indéniables de ces appareils, comme le fait de pouvoir faire saturer un ampli de puissance à un volume relativement bas, étaient irrémédiablement accompagnés d’inconvénients importants et impossibles à contourner.

L’adage qui consiste à dire que « c’était mieux avant ! » n’est pas toujours bien fondé. Mais il peut, dans certains cas, renfermer une part de vérité. À l’époque, la musique rock semblait plus fougueuse, plus authentique, et la guitare électrique était le symbole universel d’une jeune génération pleine de promesses ! Mais la technologie qui permit au Rock ’n’ Roll de connaître son heure de gloire n’en était qu’à ses balbutiements. Le son qui sortait des murs d’amplis à lampes 100 Watts de l’époque n’a pas uniquement été le vecteur de concerts inoubliables. Il est également à l’origine d’un nombre incalculable de pertes d’audition et d’acouphènes et, pire encore, des sons de groupes les plus horribles qu’on puisse imaginer. Et pour cause, on n’entendait que la guitare ! Et une fois mise en veilleuse, elle sonnait comme de la m****. Ou en tout cas, pas terrible terrible.

Tous les guitaristes ont déjà entendu cette vieille rengaine d’ingé-son : « Moins fort les guitares sur scène ! ». Mais une idée qui permit de résoudre partiellement le problème émergea dans les années 70 et 80 : transformer en air chaud une partie du son qui sortait des amplis. Ou, en d’autres termes : placer une résistance entre l’ampli et le baffle pour absorber une partie de l’énergie, la transformer en chaleur et en envoyer uniquement une petite quantité dans les haut-parleurs. Dans la plupart des cas, il était même possible de définir soi-même la quantité d’énergie absorbée, à l’aide d’un système de résistance de puissance (également appelé absorbeur de puissance).



Les choses ont donc fini par se calmer un peu sur scène et le son à s’équilibrer. Et le meilleur dans tout ça, c’est que les amplis étaient conçus de telle façon à l’époque que les guitaristes pouvaient les pousser à fond, jusqu’à ce qu’il se mettent presque à saigner et même au-delà, afin d’obtenir cet effet de distorsion délicieux qu’ils aimaient tant.

Mais il restait un problème de taille. La plupart des têtes d’amplis de l’époque étaient équipées d’une sortie de 100 Watts. Et, en général, elles ne disposaient pas de véritable bouton de volume, ce qui signifiait que la seule façon d’assouvir sa soif de distorsion était de mettre le gain à 11. Vous vous souvenez de Spinal Tap ? Inévitablement, l’énergie libérée poussait même les atténuateurs de puissance les plus performants dans leurs derniers retranchements et les guitaristes se retrouvaient bien souvent tributaires du bon vouloir de leur équipement poussé à fond. L’énorme quantité de compression ainsi générée avait tendance à écraser le son et ce défaut, associé aux bruits parasites amplifiés par les vibrations des micros magnétiques, rendait l’utilisation des premiers atténuateurs de puissance assez aléatoire et, dans tous les cas, peu satisfaisante. L’un des appareils les plus populaires à l’époque était l’atténuateur de puissance créé par Tom Scholz, guitariste du groupe Boston.



Avec le temps, on n’entendit de moins en moins parler des atténuateurs de puissance. Et bien qu’ils aient continué à susciter l’intérêt des fans de la première heure, l’ajout définitif d’un potard de volume sur les amplis à lampes eut presque raison de ces survivants des années 70. Cependant, les atténuateurs de puissance ont connu un regain d’intérêt ces dernières années, notamment grâce au succès presque instantané de l’ampli Lunchbox qui représente à lui seul une nouvelle catégorie en termes de performances. Désormais, il n’est plus nécessaire d’avoir un ampli de 50 ou 100 Watts pour décoiffer le premier rang. Bien entendu, la puissance des amplificateurs actuels n’a plus rien à voir avec celle des amplis de l’époque, mais ils sont en revanche bien plus faciles à maîtriser.

Et avant que vous ne posiez la question, la réponse est OUI ! Bien utilisés, 20 Watts peuvent largement suffire sur scène ! Grâce à la technologie des circuits électroniques, il est désormais possible de sacrifier une partie de ces 20 Watts et de l’utiliser pour produire une saturation de l’étage de puissance d’un ampli à lampes. Et sans aucun inconvénient lié au système des atténuateurs. Et ce n’est pas tout : l’intégration et l’association de la technologie MIDI aux systèmes des atténuateurs de puissance permet, pour la toute première fois, de sauvegarder différents paramètres de canaux et d’effets en plus des paramètres de l’atténuateur et donc d’étendre le champ des possibles comme jamais auparavant. La première résurrection convaincante de la technologie des atténuateurs de puissance a pris forme avec l’ampli à lampes Hughes & Kettner TubeMeister 18. Son grand frère, le TubeMeister 36, met la barre encore plus haut, en intégrant une connectique MIDI qui permet d’enregistrer les paramètres de l’atténuateur appliqués aux différents canaux de l’ampli. Ce système, discret et terriblement efficace, est rapidement devenu indispensable pour de nombreux guitaristes à l’heure actuelle. Les atténuateurs de puissance ont connu une véritable transformation. Et bien entendu, nous avons gardé le meilleur pour la fin. Un bon atténuateur de puissance externe peut coûter plusieurs centaines d’Euros. Mais ils sont disponibles en série sur les amplis de la série TubeMeister et GrandMeister de Hughes & Kettner…
Tags : ampli à lampes

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