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MENDES

Matthieu MENDES

Matthieu MENDES

CV

NomMatthieu MENDES
PartenariatsESP

Parcours

Pour pénétrer dans l’antre du dénommé Matthieu Mendès, il faut débloquer une porte encombrée par des étuis de guitare, enjamber un clavier abandonné, éviter un ordinateur juché en équilibre et se caser dans un coin de canapé encombré de câbles. Alors, une sorte de lutin ébouriffé vous accueille avec une bouffée d’encens. C’est là, dans son studio kitchenette du 18ème arrondissement, que notre loustic électro-éclectique a mijoté les maquettes de son premier album: “Toutes les voix de l’album ont été enregistrées ici, avec un matelas posé contre le mur pour éviter l’écho ” affirme t-il, pas peu fier. Car Matthieu le bricolo, du haut de ses vingt-deux ans, pour être auteur-compositeur-interprête-guitariste, n’en est pas moins ingénieur du son. Diplômé, même. C’est la raison pour laquelle ce Lillois est “monté” à Paris, voici deux ans, muni d’un bac S et d’un Deug de physique: s’inscrire dans une école de son. L’occasion de bidouiller quelques chansons de son cru. La musique, Matthieu est tombé dedans quand il était tout petit. Une première guitare à l’âge de 8 ans, quatre années de cours classique, puis une multitude de groupes, “genre metal rock”, comme il dit. Bref, le parcours normal d’un “jeune” bien ordinaire, fan de Metallica et Nirvana, jouant les guitar heroes devant sa glace en mimant les riffs de Muse ou Linkin Park. Sauf que, et c’est moins banal, Matthieu a une toute autre ambition: mélanger sa passion pour le rock anglo-saxon avec sa culture française. Plaquer le "gros son" sur ses textes, ou inversement.

C’est donc armé de cette saine détermination que Matthieu décroche un contrat d’édition avec la société peermusic et s’attaque à la conception de son premier album, pour le label de Marc Lumbroso, découvreur, entre beaucoup d’autres, de Jean-Jacques Goldman ou Vanessa Paradis. Il écrit une quinzaine de chansons, qu’il travaille avec un duo de frangins, Loïc et Johan Thevenet, respectivement batteur et guitariste, et désormais indissociables de son aventure.

Les chansons de Matthieu, parlons en. A première vue -première écoute-, c’est du rock, et du bon. Toutes guitares dehors (le riff de "Ton Indifférence" pourrait bien faire école), refrains accrocheurs, ponts variés, tout y est. Lui, préfère appeler ça du “pop metal”, pourquoi pas. Mais au delà des rituelles histoires de flirts loupés ou d’amours transies, ("Elle", "Mon Ange") indispensables à toute romance qui se respecte, c’est un tout autre son de cloche qu’on décèle ça et là, au gré des douze titres de l’album. Des chansons comme "Obsession", ou "Je me sens mal"  éclairent l’auteur d’un jour.... plus sombre. “C’est vrai que le mal être, la schizophrénie, sont des sujets qui m’intéressent. Je suis un grand anxieux, quelqu’un qui doute, même si je ne le montre pas toujours”. Dans "Dernier Voyage", le personnage entame un dialogue avec la mort. "Wake me up" raconte en filigrane l’histoire d’une fille abandonnée par son père. "Petit ingrat" fustige l’argent facile et l’arrogance qui va avec. "Toi encore" évoque la perte d’un être cher, le manque et la solitude qui en découlent. Il y a des anges qui volent entre les strophes, des soupirs qui bercent les croches. On le voit, on est bien loin des banalités susurrées à la chaîne par des apprenties stars infantiles. “Mon but, affirme encore Matthieu, qui avoue avoir été marqué par les films “The Virgin Suicides et “Las Vegas Parano, c’est rivaliser avec les américains. Essayer de faire bouger quelque chose chez nous...Pour moi, être artiste, c’est tout faire soi même. Si ça ne marche pas, ça ne pourra être que de ma faute...”

L’autre jour, en passant près du haut-parleur d’une sono de concert, Matthieu a été victime d’un larsen qui lui a agressé le tympan. Depuis, il se balade avec un “acouphène”, une sorte de bourdonnement d’oreille, “en mi bémol” précise t-il. En attendant de s’en débarrasser, il rigole en envisageant l’avenir: “Acouphène, ça ferait un bon titre d’album. Et puis ça veut dire que tant que je ne serai pas sourd, je continuerai!